4211 km, c’est la distance entre Paris et Téhéran, cette même distance parcourue par Mina et Fereydoun venus se réfugier en France après une révolution volée. Yalda leur fille, née à Paris, nous raconte leur vie exilée, leur combat pour la liberté, l’amour d’un pays et l’espoir d’un retour, mais aussi ses deux cultures et son abyssale quête d’identité. Avec une maîtrise qui force l’admiration, Aïla Navidi nous plonge dans le vécu de la famille Farhadi. Interprétation magistrale et poignante, mise en scène ingénieuse et captivante. C’est un bijou théâtral dont la beauté émane de la pudeur, profondément émouvant. Et la force de ce combat pour la liberté, plus essentiel et d’actualité que jamais en Iran, dépasse les frontières ; il y aura toujours une « Yalda » quelque part qui devra se frayer son propre chemin.
L’histoire perçante de l’exil
« 4 211 km est une réflexion sur le déracinement, l’héritage et l’identité. Cette histoire témoigne de la vie de milliers d’Iraniens qui ont fui après une Révolution devenue Révolution Islamique. Elle nous renvoie à l'importance de nos démocraties et nous interroge. Que ferions-nous si notre pays basculait aux mains d’extrémistes ? Qui deviendrions-nous si nous devions nous exiler ?
A travers le regard de Yalda, une jeune fille née à Paris de parents réfugiés politiques, nous plongeons dans la famille Farhadi, des utopistes déracinés qui vivent dans l’espoir d’un retour au pays qui n’arrive pas. Yalda grandit dans cette culture parfois à l’opposé de celle qu’elle reçoit de la société française. Comment réussir à s’intégrer sans renier ses origines ? Dans une société qui lui propose poliment de changer son prénom lors de sa naturalisation, la question de l’identité est au coeur de cette histoire.
J’ai mis en scène ce texte comme je l’ai écrit, avec passion. J’aime l’idée que la narration soit le prisme de Yalda, on la suit de sa naissance à l’âge adulte, on découvre ce qu’elle vit, ce qu’elle pense et ce qu’elle imagine du passé de ses parents. Ce fut un privilège et un vrai atout pour la direction d’acteur de mettre en scène un texte que j’ai écrit, parfois vécu, ressenti, imaginé. Mettre en scène cette histoire est une nécessité, c’est l’urgence d’aller au bout du cri que j’ai poussé en écrivant ce texte. » Aïla Navidi
Cette pièce est un cri.
Un cri que j’avais en moi depuis toujours
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